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Alain Testaud : l’heure du bilan

A 65 ans, le président de la Chambre de métiers et de l’artisanat souhaite prendre du large. Toujours présent sur la liste de l’UPA, le syndicat majoritaire, Alain Testaud ne se représentera pas à la présidence, mais compte bien ne pas lâcher le dossier de la formation, en cas de victoire aux élections.

Alain Testaud
Alain Testaud
© F.L

Demain 1er octobre, s’ouvrent les élections à la Chambre de métiers et de l’artisanat de Charente (CMA 16). Le vote par correspondance se tient jusqu’au vendredi 14 octobre (lire en encadré). Avec ces élections, une page se tourne pour l’actuel président de Chambre, Alain Testaud, qui tenait les rênes de la compagnie consulaire depuis deux mandats (précédés par un mandat de vice-président). S’il se représente, c’est en troisième position sur la liste de l’UPA (Union professionnelle artisanale) emmenée par Geneviève Brangé (lire notre édition précédente). « On verra les résultats du vote (ndlr : le 19 octobre). Mais s’ils sont en faveur de l’UPA, j’espère rester membre du bureau de la chambre et présider la commission Formation pour continuer à travailler au redéploiement des CFA et à la mise en place du pôle des métiers du cognac ». Cette mission achevée, voilà qui parachèverait plus de 40 ans de bons et loyaux services rendus à la Chambre de métiers.

 

Sous l’aile de Martial Pouret

La carrière du teinturier blanchisseur a commencé à l’âge de 21 ans, en 1972. « C’est ma mère qui, 10 ans plus tôt, avait lancé cette activité de pressing en centre-ville de Barbezieux, rejointe par mon père. Après le décès de ce dernier, on a resserré les rangs et j’ai repris l’activité aux côtés de ma mère, avec ma belle-sœur comme apprentie ». L’affaire familiale prospère et compte dans les années 1980 jusqu’à quatre magasins, tous installés en sud-Charente (deux à Barbezieux ; un à Chalais et un à Baignes). Dix ans plus tard, choix inverse : Alain Testaud décide de « reconcentrer les activités sur deux entités », en raison de « l’investissement matériel très lourd dans le secteur de la teinturerie-blanchisserie ». Surtout que le chef d’entreprise bénéficie d’une opportunité d’installation dans le centre Leclerc de Barbezieux. Un paradoxe pour celui qui, quelque temps plus tôt, en tant que président de l’association des commerçants de Barbezieux s’était battu contre l’extension de la grande surface. « J’assume ce qui peut paraître une contradiction, car il s’agissait, là encore, d’un choix dicté par une réalité économique. Les habitudes de consommation des ménages ont fortement évolué ces dernières décennies, et bien des commerçants de proximité en ont fait les frais. Seuls ceux qui ont su s’adapter sont restés en place, surtout dans mon secteur d’activité, fortement affecté par la mise en place de normes environnementales coûteuses ». C’est d’ailleurs par la voix de la Chambre de métiers que l’artisan réussit à sensibiliser élus et pouvoirs publics à cette problématique. « C’est Martial Pouret, alors président régional du syndicat des teinturiers blanchisseurs (ndlr : le teinturier angoumoisin en deviendra le président national, mais sera plus connu localement comme président de la CCI d’Angoulême) qui est venu me chercher en 1973, qui m’a mis le pied à l’étrier au sein de la profession et à qui je rends hommage ». Un engagement en entraînant d’autres, l’artisan s’est aussi investi comme élu local (ndlr : il est actuellement premier adjoint de sa commune de Lagarde-sur-le -Né, après avoir fait beaucoup parler dans le landerneau charentais, l’an dernier, comme candidat surprise sur la liste socialiste de Jean-François Dauré aux dernières Régionales) et comme président du bassin hydraulique du Né.

 

Du baume au coeur grâce aux CFA

En tant que président de la Chambre de métiers, Alain Testaud a commencé en 2005 un premier mandat dans la douleur, avec des comptes dans le rouge. « Évidemment que j’ai pensé démissionner : quand vous avez des doutes sur la vision et sur la façon d’entreprendre le redressement, vous passez des nuits blanches. Malgré tout, j’étais bien entouré au bureau et au sein de la Chambre (NDLR : 130 agents aujourd’hui), de nouveaux cadres ont redynamisé la mécanique ». Il ajoute : « Le renouveau des CFA m’a mis du baume au cœur. C’est un bel outil pour le futur de nos entreprises artisanales ». À Cognac, le CFA (tonnellerie, soins à la personne et services) sera opérationnel à la prochaine rentrée, en complément du futur Pôle des métiers du cognac, qui devrait prendre place dans les chais de Haute-Sarrazine (appartenant à Hennessy). Idem à Chasseneuil-sur-Bonnieure, où le futur éco-CFA devrait accueillir les apprentis du bâtiment à la rentrée 2017. Le CFA de Barbezieux achève aussi sa mue en concentrant les métiers d'art et de bouche (les métiers de la petite enfance sont aussi dispensés sur place, mais rattachés au pôle « soins » du CFA de Cognac). « En 2017, nous avons le projet de demander à Barbezieux l’ouverture de deux formations par apprentissage : une de maréchal-ferrant et une autre consacrée aux « petits métiers » (à faible effectif). Cette proposition est totalement novatrice puisque l’apprentissage pourrait se pratiquer directement au sein des ateliers des professionnels, avec qui on établira des partenariats ». De quoi donner du pain sur la planche à la prochaine commission Formation de la Chambre de métiers, qui se mettra en place après les élections !

 

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