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François Bonneau au Conseil départemental : première bougie, premier bilan

François Bonneau, président du Conseil départemental
François Bonneau, président du Conseil départemental
© Gérard Seguin

Il y a environ un an, à la faveur d’un basculement gauche-droite au conseil général (qui devenait alors le conseil départemental), il a pris la tête de la collectivité charentaise après une sorte de primaire face au centriste Jérôme Sourisseau. Le marathonien François Bonneau, pharmacien de profession et non encarté depuis toujours, a su s’installer en douceur dans le costume de président. Sa majorité est très fragile mais suffisamment solide pour pousser ses idées. Avec discrétion mais fermeté, médiation mais aussi autorité, il avance. Ainsi, comme promis, Il a mis un sacré coup de frein au centre archéologique de Chassenon – provoquant au passage l’ire de son prédécesseur Michel Boutant- et annoncé la fermeture de quelques « satellites » comme Charente Développement.
En interne, à la tête d’un navire qui emploie plus de 2000 personnes, il bénéficiera bientôt de l’arrivée d’un nouveau Directeur Général des Services (Olivier Grégoire), ce qui permettra à Olivier Berlioux de jouer à fond son rôle de Directeur de cabinet. Un rendez-vous est enfin fixé avec Grand-Angoulême pour tenter de décrisper un certain nombre de dossiers… (1)
Capitaine d’une équipe d’élus largement renouvelée et féminisée (loi sur la parité oblige), d’un département redécoupé avec de nouveaux cantons plus grands, l’élu du Rouillacais suit son idée : faire des économies car la collectivité n’a pas le choix et miser à fond sur le très haut débit pour favoriser le développement économique du département. Pour le reste… morceaux choisis.

Changement de vie
Je suis 100 % au Département, j’ai cessé mon activité professionnelle. C’est un changement de vie, même si je connaissais bien l’institution pour y être élu depuis 2001. Je suis maintenant au cœur du dispositif ; il y a beaucoup de choses à remettre à plat, le Conseil départemental ronronnait beaucoup trop. Il faut faire des économies, rationnaliser.

Très Haut Débit - Routes
On a pris un retard considérable sur l’équipement de la Charente en haut débit et il faudra des années pour le rattraper. Entre 2008 et 2014, c’est 1 million d’euros qui a été investi. Sur 6 ans, on prévoit 26 ME ! Avouez que ce n’est pas rien… Les investissements portent aussi sur les routes, avec la fin des mises à deux fois deux voies des RN 141 et RN 10 dans le cadre du contrat de plan.

LGV - Gare « bis »
On a décidé de créer les conditions de réalisation d’une gare TGV « bis » avec une réserve foncière, en partenariat avec la Safer, à Asnières-sur-Nouère. On ne peut pas laisser passer cette possibilité. C’est important pour toute une partie des habitants de la Charente (NDLR : agglomération cognaçaise et filière cognac notamment) et en terme de développement économique. On veut être pro-actif sur ce dossier. On envisage de faire du portage du foncier avec la Safer de manière à ce qu’une bonne quinzaine d’hectares restent à usage agricole jusqu’à la mise en route du projet. La gare d’Angoulême conservera tout son intérêt, notamment pour l’interconnexion avec les TER, mais il faut être conscient qu’il y a aujourd’hui deux types de clientèle : une qui préfère payer moins cher, quitte à aller moins vite, et une autre qui doit aller très vite. Pour ce qui concerne la passerelle de la gare d’Angoulême, je trouve que 12 ME c’est énorme, il n’y a pas de financement du Département prévu sur ce dossier. Par contre, le fermeture du tunnel de la Gatine serait une catastrophe…


Loi Notre
Cette loi est une belle usine à gaz, bourrée d’inepties : on ne peut plus financer tout un tas de choses car on est étranglé par le poids des aides sociales et la baisse des dotations de l’Etat. Il y a plein de départements qui ne vont plus y arriver. Les aides aux entreprises, à priori c’est fini puisque ça devient une compétence régionale. Par contre, on devrait pouvoir continuer de verser des aides sur des secteurs d’activité spécifiques : les aides agricoles en font partie (NDLR : sous certaines conditions de co-fiancement), les aides à la production audiovisuelle également. La Région parle d’augmenter son soutien à Magelis…on n’y est pas hostile.

Bijoux de famille
On envisage de mettre en vente une partie de notre parc immobilier, on va engager une vaste restructuration, se séparer de ce qui n’est pas stratégique ou utile. Avec 55 % de dépenses sociales, le budget de notre collectivité est très contraint, les marges de manœuvre faibles. Le Département veut en finir avec cette politique de guichet. On ne peut plus donner un peu à tout le monde, il faudra faire des choix ; sur ce qui est vraiment d’intérêt départemental.  Les aides doivent être plus ciblées, plus efficaces, stop au saupoudrage. Les élus de la majorité travaillent tous dans ce sens. Le soutien aux communes et aux communautés de communes doit être une priorité. Pour le soutien à la Culture, il y a une règle : on n’aide pas s’il n’y a pas au moins 30 % d’autofinancement. Au niveau du Sport, on lance une étude pour aménager le stade Chanzy, on ne peut pas passer à côté de cette opportunité pour le SA XV d’accéder au championnat national dans de bonnes conditions.

Chassenon !
On a eu confirmation de ce que l’on pressentait : les dépenses de fonctionnement qui étaient annoncées à 300 000 euros par an représentaient en fait le double (détachements de personnel, etc). On va protéger le site, continuer le financement de la campagne de fouilles (30 000 euros/ 2 ans), l’ouvrir deux mois l’été et en confier la gestion à une association ou un privé. Je regrette que Michel Boutant ait autant de rancœur sur ce dossier dont il a fait une affaire personnelle…

Zones commerciales
En nombre de mètres carré commerciaux par rapport à la population, on est hors normes sur le Grand Angoulême. Mais on est engagé pour finir le Retail 2 de la Zone des Montagnes Ouest (porté par Territoires Charente) et il faut aller au bout. Sur Cognac, visiblement, les choses se passent mieux avec le développement de la Zone du Mas de la Cour, à Chateaubernard.


Grande Région
Pour ce qui concerne le nom de la nouvelle région, « Aquitaine » me conviendrait bien car le nouveau découpage n’est pas très éloigné de l’Aquitaine historique d’Aliénor. Concernant les découvertes financières sur la gestion de Poitou-Charentes, je dois dire que je suis un peu abasourdi par les montages financiers qui ont été faits. Le dossier Heuliez en est un bon exemple ! Je redoute que l’équilibre budgétaire régional n’en soit affecté.

Tourisme
On réfléchit à un rapprochement avec la Charente Maritime qui est un leader en matière de tourisme. Pourquoi pas aller vers un comité interdépartemental du Tourisme des deux Charentes ? Quant à une fusion des deux départements, c’est pour le moins prématuré…

BD
Suite aux couacs du dernier Festival, j’ai été le premier à écrire à Franck Bondoux pour lui exprimer notre mécontentement. On verse quand même 172 000 euros par an. L’association est propriétaire des marques  et responsable des relations avec 9 ème art +, elle ne joue pas son rôle et il faut une décision collective des financeurs pour que les choses s’améliorent. Un médiateur vient d’être nommé ; il faut arrêter de jouer avec le feu sur ce sujet.

(1) Suite à l’interview de François Bonneau publiée par Charente Libre le 1er avril, Grand Angoulême n’a pas tardé à réagir sur les difficultés de communication entre les deux collectivités. Après des querelles ridicules sur les agendas de uns et des autres, le président J.F Dauré rappelle que l’important est « la cohésion du territoire et donc du département ». Il liste les sujets devant être abordés de façon conjointe : l’avenir de l’EESI, la gare d’Angoulême, la gare « bis » et les dessertes, la formation supérieure et universitaire, le tunnel de la Gâtine, les relations avec la Grande Région… Enfin une bonne nouvelle : rendez-vous est pris pour les 26 avril et 30 mai. Pourvu qu’ils ne soient pas annulés !

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