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Le gouvernement met le turbo pour réduire l’usage des pesticides

Dominique Potier, député de Meurthe-et-Moselle, a présenté le rapport parlementaire Ecophyto 2 qui vise à réduire de 50 % l’usage des pesticides à l’horizon 2025. Un rapport qui suit des décisions parfois radicales.

« L’objectif de -50 % d’utilisation de pesticides à horizon 2025 vaut plus que jamais car il y a des quasi-certitudes établies en matière de santé publique », a affirmé Dominique Potier, député de Meurthe-et-Moselle, en présentant la proposition du plan Ecophyto 2 à Paris, le 7 janvier. Le ministre de l’Agriculture évoquera lui-même les grands axes de la nouvelle version de ce plan lors du Comité national d’orientation et de suivi le vendredi 30 janvier.

Face à l’échec du plan Ecophyto 1, « il s’agit du plan de la deuxième chance, la dernière avant des stratégies plus dures », soutient le député également agriculteur en Meurthe-et-Moselle. 68 recommandations ont été retenues par les parlementaires. Parmi elles, le déploiement massif du réseau Dephy de fermes qui expérimentent dans les champs la baisse de l’utilisation des pesticides. « Nous visons les 3 000 fermes », contre 1 900 actuellement, rappelle le député. Mais l’objectif est aussi de dépasser le stade des fermes pilotes. D’où la proposition d’engager 30 000 fermes dans la démarche agroécologique. L’ambition est bien de gagner en échelle : les pionniers n’assureront pas seuls la diminution globale de l’utilisation des pesticides en agriculture. Pour ac­compagner ce déploiement, les parlementaires tablent sur une augmentation des financements du plan. Ils proposent d’élargir la contribution de la Redevance pollution diffuse « au minimum à 100 millions d’euros » contre 41 millions d’euros jusque-là.Il n’y a pas que le rapport Potier et Ecophyto 2. La diminution de l’utilisation des pesticides à grande échelle est déjà en marche. Avec des décisions à la clé. Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, a ouvert le bal et le revendique : « Depuis mon arrivée, j’ai pris la décision d’interdire l’épandage aérien de pesticides et amendements dans la loi de transition énergétique qui interdit tout retour en arrière ». Fin décembre, elle rappelait aussi l’avancement de la mise en application de la loi Labbé. Elle prévoit l’interdiction totale des pesticides avancée à 2016 pour les collectivités et à 2020 pour les particuliers.

Bruxelles va en entendre parler

Cette stratégie ne concerne pas que la France. Le moratoire qui interdit l’utilisation de trois néonicotinoïdes en Europe prend fin à la mi-2015. « Un moratoire européen concernant trois néonicotinoïdes a été décidé à notre initiative. Nous irons plus loin et la France portera elle-même ce dossier au plan communautaire », annonçait le président de la République, François Hollande, lors de la Conférence environnementale en novembre dernier. Ces propos ne sont pas encore suivis d’actes.Le 4 février, les sénateurs se prononceront sur une proposition de résolution déposée par Joël Labbé et par le député PS Germinal Peiro pour interpeller le gouvernement. Il s’agit de le pousser à proposer à Bruxelles d’interdire tous les néonicotinoïdes en Europe. En cas d’avis favorable du Sénat, le gouvernement français n’aura d’autres choix que de porter la résolution à la Commission européenne. Parallèlement, Joël Labbé entend mobiliser et sensibiliser les autres pays européens. « Aux Pays-Bas, le Parlement a adopté une résolution similaire. Pour les autres Etats membres, nous devrons nous appuyer sur la mobilisation des citoyens », conclut-il.

En cinq ans, l’utilisation des pesticides n’a pas baissé


L’utilisation des produits phytosanitaires en agriculture ne cesse d’augmenter depuis 2009 (+5 % par an, en moyenne entre 2009 et 2013). Dominique Potier, y trouve trois raisons. La première est la météo défavorable : « Dans certaines conditions, la vermine ou le mildiou se développe. Parfois, il faut traiter, sinon toute la récolte peut-être perdue ».La seconde est la végétalisation de la ferme France au détriment de l’élevage. « En augmentant la surface agricole cultivée en grandes cultures, on augmente l’utilisation des produits phytosanitaires », poursuit-il.La troisième est le prix des céréales. Ce n’est pas compliqué. Au-delà de 150 euros la tonne, le discours est le suivant : « On va chercher le dernier quintal », rapporte le député. Autrement dit : on traite pour maximiser le rendement et vendre davantage de volumes.

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