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« On a travaillé dans le respect de la réglementation »

Mise en cause par une vidéo de l’association L-214 montrant des moutons égorgés à vif lors d’abattages réalisés pendant les fêtes de l’Aïd, la Sodem-Covimo se défend. L’abattoir du Vigeant bénéficie en effet d’une dérogation préfectorale lui permettant de pratiquer l’abattage rituel. Il va porter plainte pour intrusion illégale dans ses locaux.

Olivier de la Rochethulon et Hervé de Monvallier.
Olivier de la Rochethulon et Hervé de Monvallier.
© Victor Bellaud

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe au sein de la Sodem-Covimo. Mardi matin, l’association de protection animale L-214 lançait une pétition pour l’interdiction de l’abattage sans étourdissement préalable, s’appuyant sur une vidéo tournée le 12 septembre dernier dans les locaux du premier abattoir ovin de France, qui emploie 106 salariés au Vigeant. Pour son président, Hervé de Monvallier, et son directeur, Olivier de la Rochethulon, la polémique n’a pas lieu d’être. L’abattoir a en effet travaillé dans le respect de la législation.

 

Quel a été votre sentiment lorsque vous avez appris l’existence de cette vidéo ?

Hervé de Monvallier : On a été extrêmement surpris par ces images tournées de façon illégale dans notre système d’abattage. C’est tout de même osé de s’introduire dans une propriété privée, d’y installer des caméras, et de revenir les enlever. Nous dénonçons cette manière de faire contre laquelle nous allons porter plainte.

L’association L-214 dénonce plusieurs infractions à la réglementation : que répondez-vous ?

Olivier de la Rochethulon : Les images ont été tournées lors d’abattages propres aux fêtes de l’Aïd-El-Kébir. L’abattage rituel veut qu’il n’y ait pas d’étourdissement préalable de la bête. Afin de pouvoir le pratiquer, nous bénéficions d’une dérogation à l’année accordée par la préfecture. On a donc travaillé dans le respect de la réglementation.

HM : La fête de l’Aïd a fait l’objet de deux réunions organisées par la préfecture durant l’été, auxquelles nous avons participé avec les représentants du culte musulman. Le jour où la vidéo a été tournée (le 12 septembre, ndlr), 7 personnes des services vétérinaires étaient présentes sur le site pour s’assurer du bon déroulement de l’opération. Que voulez-vous de plus ?

 

Vous rejetez également les accusations de maltraitance animale ?

HM : L-214 est pleinement dans la communication. Ce jour-là, on a abattu 5 200 moutons selon l’abattage rituel. Forcément, sur ces 5 200, il y en a quelques uns qui bougeaient encore sur la chaîne d’abattage après avoir été égorgés, et c’est évidemment ceux-là que l’association a montrés. On n’est même pas sûr que ces réactions nerveuses soit conscientes ! C’est bien connu : les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent personne.

 

Comment vivez-vous la polémique consécutive à la diffusion de la vidéo ?

OR : On est victime des idées de L-214, qui au-delà du cas de la Sodem-Covimo, milite pour la fin de toute forme d’élevage et veut interdire la consommation de viande. Ces gens sont des extrémistes, ils ne se rendent pas compte de l’importance des filières d’élevage pour l’emploi et l’activité économique locale. Forcément, en jouant sur l’affectif à travers cette vidéo, ils sont sûrs de remporter l’adhésion du grand public alors qu’en réalité, cette polémique n’a pas lieu d’être.

 

Les consommateurs se voilent-ils la face sur l’abattage des animaux ?

OR : Pas tous mais un certain nombre… Les gens ne veulent pas admettre que la viande qu’ils trouvent dans leurs assiettes vient d’un animal qu’il a fallu abattre. Je suis désolé mais dans un abattoir, on tue des animaux.

 

Êtes-vous pour ou contre une évolution de la législation concernant l’étourdissement préalable des animaux ?

HM : Nous n’avons pas à nous prononcer sur une éventuelle évolution de la loi. Dans tous les cas, on devra la respecter. Mais si l’on rend l’étourdissement préalable obligatoire, où seront abattus les milliers de moutons que l’on abat dans le cadre des cultes musulman et juif ? Dans des abattoirs des pays de l’Est ? Ou dans les résidences privées ? Je ne suis pas sûr que le bien-être animal et les conditions d’hygiène y seront mieux respectés…

 

Ironie du sort, la commission parlementaire sur les abattoirs a rendu ses conclusions mardi. Elle y préconise entre autres l’installation de caméras de vidéosurveillance : que pensez-vous de cette mesure ?

OR : On vous le répète, ce n’est pas à nous de juger du bien-fondé de la loi. Peu importe les mesures qui seront prises, la Sodem-Covimo s’y conformera. Comme elle l’a toujours fait.

 

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