Aller au contenu principal

Anticiper la récolte des maïs

Dans les Deux-Sèvres, la température cumulée depuis le 20 avril a été supérieure de 53 °C par rapport à la moyenne 1986-2018. Cela représente cinq jours d'avance sur la récolte de maïs.

Le début du cycle du maïs, en avril et en mai, a plutôt été marqué par des températures inférieures aux moyennes et une bonne alimentation hydrique. À cette période, les maïs ont pris du retard dans la végétation. C'est à partir de la mi-juin qu'ils ont vraiment démarré et rattrapé un peu de leur retard, lorsque les conditions de végétation ont brutalement changé avec l'élévation soudaine des températures moyennes et la quasi-absence de pluies significatives depuis le 10 juin.

Certes, la remontée des températures a permis un « décollage » des maïs dans les premiers temps mais elle a aussi rapidement mis à mal la réserve hydrique des sols. Globalement, les premières floraisons ont débuté vers le 8 juillet pour les maïs semés précocement et une grande partie des maïs a fleuri entre le 15 et 20 juillet.

Aujourd'hui, pour bon nombre de parcelles en culture sèche, voire même en situation irriguée limitante et/ou en sol superficiel, les maïs « végètent » et souffrent d'un cruel déficit hydrique. La demande climatique est telle depuis fin juin qu'elle peut dépasser les 120-130 mm d'évapo-transpiration (du 25 juin au 17 juillet), pour des semis de la mi-mai, avec des niveaux d'ETP constamment entre 6 et 8 mm/jour depuis trois semaines.

Surveiller la floraison femelle et la post-floraison

En conséquence, pour beaucoup de parcelles, la réserve utile est épuisée et l'irrigation ne suffit pas toujours à couvrir la demande climatique. Même si le maïs est une plante qui a besoin de chaleur et qui la valorise, en l'absence d'une alimentation hydrique correcte, la plante maïs, pourtant « rustique », n'est plus en mesure de poursuivre normalement son cycle végétatif.

Actuellement, on peut déjà craindre une perte significative de rendement liée à la capacité des maïs à produire du grain. En effet, pour la plupart des semis jusqu'à mi-mai, et ce pour des indices précoces à demi-précoces, on est en pleine phase de floraison, avec des températures élevées et des plantes en stress hydrique. Il faudra donc être vigilant au niveau de la phase de la floraison femelle (émission des soies) et le niveau de fécondation, la programmation du nombre de rangs étant déjà faite (stade 8-10 feuilles).

Il conviendra aussi d'être particulièrement attentif dans la phase post-floraison au nombre de grains attendu par m² résultant du nombre d'épis/m² et du nombre de grains/épi (1,33 m linéaire à 0,75 d'écartement), notamment au stade SLAG (stade limite d'avortement des grains), qui se produit entre deux et trois semaines après la floraison femelle.

Mais tous les maïs auront-ils la capacité à fleurir, d'autant plus que les prévisions météorologiques ne laissent pas entrevoir de pluies significatives d'ici la fin du mois ?

Recommandations

S'il est prématuré de faire un diagnostic au champ, quelques recommandations sont d'ores et déjà utiles pour anticiper la suite du cycle, à savoir :

- suivre de près la phase de floraison femelle ;

- dès le stade SLAG (probablement vers le 5-10 août), évaluer le nombre de grains espérés/m², pour apprécier le niveau de rendement attendu ;

- surveiller l'état végétatif de la plante (niveau de dessèchement, capacité à revaloriser des pluies attendues) ;

- dès la mi-août, en fonction du potentiel grain attendu et de l'état végétatif, décider ou non d'une éventuelle récolte.

Les prévisions des deux tableaux sont calculées avec les températures de l'année 2019 jusqu'au 23 juillet, puis du 24 juillet au 5 août avec les prévisions de Météo France et après le 5 août avec la moyenne 1986-2018.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Vendredi dernier, Hervé Jacquelin constatait que le niveau du Salleron était plutôt haut.
Hmuc : des objectifs inatteignables ?
Si l'étude Hmuc de la Creuse était appliquée, plusieurs rivières de la Vienne auraient déjà été en alerte. C'est le cas du…
Pascal Béhar et Flore Marquis commercialisent leur système sur internet et lors de salons spécialisés.
Faire le plein de bocaux sous vide
Elle cherchait un outil pour conserver les produits alimentaires. Il travaillait dans le monde de la cuisine et a une âme d'…
Roxane et Abdarrahman Wadih dans le food-truck : "Chez Wadih cheese naan".
Un food-truck aux saveurs indiennes débarque à Barbezieux
Abdarrahman Wadih lance son food-truck de naans, une spécialité de pain indien, à Barbezieux. Ouverture prévue le 13 mai.
Grâce aux parts prises dans la société, l'exploitant percevra des intérêts et dividendes pendant toute la durée de l'engagement, qui court sur 30 ans. Une façon de créer un complément de retraite issu des énergies renouvelables.
Une société pour partager la valeur du photovoltaïque

La Fnsea 79 poursuit son programme d'accompagnement des agriculteurs au photovoltaïque. Une société dédiée est en cours de…

Christophe LIMOGES, élu Président du Syndicat des Laiteries Charentes-Poitou

Mardi 9 avril, le conseil d'administration du Syndicat des laiteries Charentes-Poitou s'est réuni et a…

Le site Soignon de Saint-Martin-de-Saint-Maixent arrive à saturation de sa capacité de production.
Eurial déménage son usine de fromages de chèvre

Le déménagement de l'usine Soignon de Saint-Martin-de-Saint-Maixent, appartenant à la coopérative Eurial (…

Publicité