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L'aviculture pour accompagner la transition en bio

Le Gaec La Roche aux enfants, à Gourgé, a développé une production avicole suite à son passage en bio l'année dernière, afin de compenser la baisse des effectifs en bovins. Un élevage pensé pour être également en adéquation avec la nouvelle conduite culturale.

Thomas et Xavier Aubrun ont investi 200 000 euros dans deux bâtiments de 400 m2, avec un parcours de 2,5 hectares. Ils découvrent la production depuis l'arrivée des animaux il y a un mois.
Thomas et Xavier Aubrun ont investi 200 000 euros dans deux bâtiments de 400 m2, avec un parcours de 2,5 hectares. Ils découvrent la production depuis l'arrivée des animaux il y a un mois.
© CAROLE MISTRAL

Il y a un mois, les frères Aubrun et leur mère ont accueilli de nouveaux locataires. 8 000 poulets sont arrivés dans deux bâtiments flambant neufs de 400 m2 chacun pour un cycle de douze semaines. Une production que Thomas et Xavier découvrent. À la base, le Gaec La Roche aux enfants, situé à Gourgé, est en polyculture-élevage bovins sur les 330 hectares de terres de la ferme familiale (*).

Lors de leur passage en bio, au 15 mai 2018, ils ont arrêté l'engraissement de taureaux « car il n'existe pas de marché en bio » et repensé leur système cultural. Des rotations de huit ans (au lieu de cinq) ont été mises en place, avec de la luzerne et du ray-grass notamment. Les trois associés ont alors estimé un tonnage de matière sèche qu'ils pourraient « raisonnablement » sortir en bio puis l'ont divisé par le nombre d'UGB qu'ils étaient sûrs de pouvoir nourrir, en se basant sur l'historique d'UGB produit par vêlage. « Ainsi, avec 80-90 vêlages, nous nous sommes assurés d'être autonomes en fourrage », relate Thomas.

Dans l'année, le Gaec est ainsi passé de 130 vêlages de Charolaises à une centaine actuellement. C'est au vu de cette situation, pour compenser la baisse des effectifs, que les membres du Gaec ont décidé de faire de l'aviculture.

Un lien au sol bénéfique

Le projet a été pensé pour s'intégrer le plus possible à l'exploitation déjà en place. « Avec la fin de l'engraissement des 50 taureaux, nous avons subi une perte sèche de fumier. L'avantage avec les poulets, c'est qu'ils nous permettent d'avoir des effluents d'élevage, le nerf de la guerre en agriculture biologique », explique Thomas. Les trois associés se sont ainsi rapprochés de la coopérative Volailles bio de l'Ouest (VBO). Leurs animaux seront abattus à l'abattoir vendéen Frelon, qui fournit principalement à Biocoop. Ce dernier encourage le lien au sol entre la production de céréales et la production animale, une aubaine pour le Gaec, qui produit depuis son passage en bio du maïs grains, du triticale pois, du blé tendre et de l'orge de printemps. « Au total, sur tout le groupement d'éleveurs, une grosse partie de la surface doit être épandable et produire environ la moitié de l'alimentation de l'élevage avicole », énoncent les deux frères. Grâce à leurs productions, et alors que beaucoup d'élevages vendéens ne font pas de cultures de vente, ils fournissent la coopérative « en priorité ».

« On a essayé de trouver une solution qui nous permettait de garder la main sur toutes nos productions », indiquent-ils. Des arrangements ont ainsi été noués avec un voisin qui réalise le triage, le séchage et le stockage de leurs cultures car l'usine d'aliments ne dispose que de trois jours de stocks. De plus, VBO autorise à l'avenir, s'ils le souhaitent, que les poulets soient nourris avec les céréales de la ferme, « ce qui est assez rare avec les entreprises avicoles », précisent-ils. Une souplesse que les deux frères apprécient dans le temps, de plus que 25 % des volailles pourraient être vendues en vente directe.

2,5 ha de parcours

C'est ensemble que les frères Aubrun ont fait le terrassement, la maçonnerie, la couverture des bâtiments. En tout, 100 000 euros par bâtiment ont été investis par le Gaec (avec 30 % d'aides PCAE). Les parcours qui les bordent ont été conçus pour accueillir davantage d'animaux, et surtout des dindes. En effet, les parcours doivent faire 1,6 ha au minimum. Ici, c'est un espace de 2,5 ha qui leur est alloué, avec toute une partie boisée pour l'un d'entre eux, dans l'optique d'accueillir jusqu'à 2 500 dindes.

« Tout le monde touche à cette production car on est dans la découverte mais elle est tellement normée que ça nous facilite le travail, estime Xavier Aubrun. Je pense que le temps passé auprès des volailles est quasiment équivalent au temps que l'on passait à l'engraissement ». Une opération nulle en « surplus » de travail qui leur permet d'aborder plus sereinement les années à venir.

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