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Les Deux-Sèvres les pieds dans l'eau

Le dernier épisode de pluies, entre le 21 et le 25 février, a provoqué de nouvelles crues des cours d'eau et le décès d'un agriculteur en Gâtine.

Janvier avait donné l'espoir d'une accalmie, mais les pluies ne semblent pas s'apaiser en février. 

Placées en vigilance orange pluies-inondations dès le 21 février - et toujours en vigilance jaune à l'heure où nous bouclons -, les Deux-Sèvres ont essuyé un cumul de pluies de 127,8 mm en février (Station Niort-Vouillé, soit le double des normales 1981-2020, selon InfoClimat). 

Cet épisode s'est produit dans un contexte de sols gorgés d'eau, après des records de pluviométrie sur la région : 556 mm à Niort entre octobre 2023 et janvier 2024, pour des normales de 370,6 mm.

Les crues ont malheureusement provoqué le décès d'un agriculteur de Saint-Georges-de-Noisné, jeudi 22 février, piégé par les eaux dans son véhicule.

Accéder à la cagnotte pour l'agriculteur décédé

Des assolements perturbés

Avec un tiers de pluies en plus, les emblavements traînent et les cultures nées ont les pieds dans l'eau. 

"Sur les 22 ha à semer, seuls 14 ont été réalisés, détaillent Alain et Isabelle Durand, éleveurs caprins à Melle. L'eau a fait perdre une partie des parcelles levées. L'assurance aléas climatiques couvrira les frais engagés, mais ce n'est pas la solution. On implantera des espèces de printemps plus tard. Nous avions prévu de vendre une partie de notre bonne récolte de paille de l'an passée, mais nous la gardons au vu des surfaces de céréales réduites".

Lire aussi : Le dispositif d'assurance récolte réformé

Les non-semis et les dégâts "peuvent avoir un impact sur les écorégimes de la Pac et le nombre points obtenus via la diversification des cultures, prévient la Fnsea 17. Les exploitants qui passent par la voie 'Pratiques agricoles' des écorégimes accèdent au paiement inférieur en obtenant quatre points avec leur assolement, et au paiement supérieur à partir de cinq points et plus. Le point permis par les céréales d'hiver risque de manquer à cause des non-semis". 

L'impact financier peut être conséquent pour les entreprises agricoles ; en 2023, la différence entre le paiement inférieur et le paiement supérieur s'élevait à 17 €/ha, et au-delà si ce changement d'assolement fait chuter à moins de quatre points, car dans ce cas l'exploitant n'aura pas accès au paiement des écorégimes par cette voie-là.

Une salle de traite inondée

À Melle aussi, l'éleveur caprin Mickaël Rousselot a vu sa salle de traite inondée plusieurs fois depuis septembre, avec quatre interventions des pompiers. 

"L'eau ruisselle sur les sols saturés et vient jusqu'à mon exploitation qui est encaissée. Les buses de drainage d'eau ne fournissent pas ", raconte-t-il. Les parcs des 450 chèvres sont épargnés, mais ces inondations, "jamais vues" depuis l'installation de Mickaël il y a quinze ans, ont créé des dégâts sur le matériel de traite.

L'éleveur a installé deux pompes dans un puisard près de la chèvrerie, et une autre dans la salle de traite, mais est démuni. 

" Il faut purger les buses encrassées par les limons après la montée des eaux : j'ai fait appel à des artisans, mais je n'ai pas de retour, déplore l'éleveur. Je pense qu'il faut également revoir l'entretien des fossés qui ne remplissent plus leur rôle actuellement".

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