Aller au contenu principal

Porteur sain mais pourtant affecté

Un éleveur des Deux-Sèvres témoigne des conséquences du plan de lutte contre la grippe aviaire.

La grippe aviaire gèle la filière. Producteur, Jean-Robert Morille espère que des leçons seront tirées de la gestion de l'épisode 2015-2016.
La grippe aviaire gèle la filière. Producteur, Jean-Robert Morille espère que des leçons seront tirées de la gestion de l'épisode 2015-2016.
© Ronan Lombard

«Nous recevons des demandes ». Jean-Robert et Philippe Morille, installés à Augé et qui commercialisent leur production sous la marque « Chez Morille », suivent d'un oeil plutôt circonspect l'évolution du dossier « grippe aviaire » depuis novembre dernier. La différence avec le précédent épisode qu'a connu la France, c'est qu'il survient dans le Sud-Ouest. « Le canard est porteur sain du virus » donc, en le cherchant dans cette zone, « on a de grandes chances de le trouver. »

Complexité française
Jean-Robert Morille pointe « le mal français : le surplus de normes. » « Chaque pays de l'union a son propre protocole de lutte ». Celui que la France a appliqué lui paraît inadapté. Plutôt que des contrôles sur les animaux élevés jusqu'à 10 km, « si nous étions au Royaume-Uni, toutes les volailles auraient été abattues dans un périmètre d'1 km autour des cas de mortalité constatés, sans faire d'analyse » et l'aviculture du Sud-Ouest, soit environ seize départements qui représentent à peu près les trois quarts de la production nationale de volailles grasses, n'aurait pas été paralysée comme elle l'est en ce début d'année. Car depuis la semaine 4, les cycles engagés vont à leur terme mais il n'y a plus de mise en place de lots.
« Les derniers canards sortiront en semaine 17 » et il faudra attendre la semaine 19 pour voir les prochains cannetons rentrer dans les élevages. Cela fera un vide sanitaire de 10 semaines aux différents ateliers de la chaîne (poussinière, parcours, gavage), et un trou dans la production qui devrait pouvoir être compensé par les stocks. Mécaniquement, « les prix à la production vont augmenter. »

Assainissement des stocks
L'éleveur le demande : « il faut mettre en place quelque chose » pour que la filière ne revive pas ce scénario. Et « il faut que ça soit simple. » Par exemple, « pourquoi ne pas envisager de mettre une dizaine de poulets à côté des bandes de canards. » Il craint que la réaction des pouvoirs publics ne se traduise par des normes ou par une complexification des pratiques, à l'image de l'obligation de ne pas mélanger les bandes, qui induiront des investissements et une réduction des capacités de production.
Seule la filière reproducteurs poursuit son activité (sans pouvoir vendre), afin que la reprise d'activité des élevages soit possible et en attendant celle-ci, les opérateurs doivent faire face à la désorganisation. Certain que les acteurs influents du secteur s'organisent, Jean-Robert Morille confirme que depuis trois semaines, « des collègues indépendants du Sud-Ouest nous sollicitent pour avoir un peu de produits afin de maintenir une activité commerciale. »
Le reste de la France ne sera pas en mesure de compenser l'inactivité du bassin historique. À court terme, ceux qui disposeront de canards engraissés à mettre sur le marché « trouveront un débouché ».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Roxane et Abdarrahman Wadih dans le food-truck : "Chez Wadih cheese naan".
Un food-truck aux saveurs indiennes débarque à Barbezieux
Abdarrahman Wadih lance son food-truck de naans, une spécialité de pain indien, à Barbezieux. Ouverture prévue le 13 mai.
Vendredi dernier, Hervé Jacquelin constatait que le niveau du Salleron était plutôt haut.
Hmuc : des objectifs inatteignables ?
Si l'étude Hmuc de la Creuse était appliquée, plusieurs rivières de la Vienne auraient déjà été en alerte. C'est le cas du…
Pascal Béhar et Flore Marquis commercialisent leur système sur internet et lors de salons spécialisés.
Faire le plein de bocaux sous vide
Elle cherchait un outil pour conserver les produits alimentaires. Il travaillait dans le monde de la cuisine et a une âme d'…
Un collectif s'est constitué pour faire une offre de rachat de la Ferme de la Combe.
Adriers : une vente d'exploitation controversée

Membres de la Confédération Paysanne 86, adhérents de l'association des Prés survoltés, élus et particuliers : ils…

Grâce aux parts prises dans la société, l'exploitant percevra des intérêts et dividendes pendant toute la durée de l'engagement, qui court sur 30 ans. Une façon de créer un complément de retraite issu des énergies renouvelables.
Une société pour partager la valeur du photovoltaïque

La Fnsea 79 poursuit son programme d'accompagnement des agriculteurs au photovoltaïque. Une société dédiée est en cours de…

Christophe LIMOGES, élu Président du Syndicat des Laiteries Charentes-Poitou

Mardi 9 avril, le conseil d'administration du Syndicat des laiteries Charentes-Poitou s'est réuni et a…

Publicité