Aller au contenu principal

Qui en veut à l’éleveur de Jazeneuil?

  Si les gendarmes évoquent régulièrement les vols dans les exploitations, les incendies sont encore plus préjudiciables et traumatisants. Autour de Lusignan, plusieurs sont à déplorer ces derniers mois.

«  Je prends du recul. Il faut aller de l’avant » lance Guillaume Rousseau quand on lui demande comment il se sent. En 7 mois, cet éleveur de chèvres de Jazeneuil a pourtant vécu 3 incendies. En juin, un premier feu a détruit son bâtiment de stockage, qui contenait un tracteur, de l’amendement et du fourrage. « C’était l’été, on a pensé que c’était un accident » se souvient l’agriculteur.

Pour stocker le fourrage qu’il était sur le point de récolter, il contacte ses voisins, et deux lui louent des bâtiments. Et il y a quelques jours (les 4 et 7 février), ces deux hangars ont à leur tour été détruits par les flammes, avec la luzerne qu’ils abritaient (respectivement 200 et 60 tonnes). Des incendies qui se sont déclarés tard en soirée ( autour de 22h), et pour lesquels la cause accidentelle paraît peu probable. « Au deuxième incendie, j’ai pensé que c’était un hasard. Mais au troisième, je me suis dit que ce n’était pas possible ».  

Au deuxième incendie, j’ai pensé que c’était un hasard. Mais au troisième, je me suis dit que ce n’était pas possible.

La gendarmerie enquête depuis sur ces feux, et a donné des conseils de sécurisation à l’agriculteur. C’est au final la totalité de la luzerne destinée à ses 400 chèvres qui a été détruite. «Un de mes collègues de Lusignan, qui est en bio, comme moi, va pouvoir m’en vendre, et pour le reste, j’achèterai du déshydraté ». Des achats qui devront se faire rapidement, car les mises-bas de ses chèvres arrivent en mars. « Il me reste un peu de ray-grass, mais il  faut réagir vite » ajoute l’éleveur qui se réjouit de ne pas être seul, puisqu’il a deux employés et un apprenti.

En plus des gendarmes qui « sont là, et qui font leur boulot », il se félicite de la réaction de son assureur. « Les experts sont venus rapidement, et un enquêteur a été dépêché » insiste Guillaume Rousseau, en se demandant tout de même si sa prime d’assurance ne va pas augmenter.

Pas de raison évidente

Impossible pour l’éleveur de ne pas chercher à trouver une explication, et surtout, qui pourrait lui en vouloir. « J’ai essayé de comprendre. Mais j’ai l’impression de m’entendre avec mes collègues, je ne suis pas activiste, je n’ai pas fait d’agrandissement...» détaille Guillaume Rousseau, qui s’est installé sur l’exploitation familiale en 2011 et a converti l’élevage et les 120 ha de SAU en bio en 2017. Si les incendies n’ont fait que des dégâts matériels, l’éleveur s’inquiète pour son entourage, et notamment ses parents et les propriétaires qui lui ont loué les hangars, dont les domiciles sont à proximité.  Quand on sait que certaines parcelles de cultures des alentours ont elles aussi fait l’objet d’incendies, visiblement criminels, l’été dernier, on se dit que la cible des malfaiteurs est peut-être plus large que Guillaume Rousseau.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Pascal Béhar et Flore Marquis commercialisent leur système sur internet et lors de salons spécialisés.
Faire le plein de bocaux sous vide
Elle cherchait un outil pour conserver les produits alimentaires. Il travaillait dans le monde de la cuisine et a une âme d'…
Vendredi dernier, Hervé Jacquelin constatait que le niveau du Salleron était plutôt haut.
Hmuc : des objectifs inatteignables ?
Si l'étude Hmuc de la Creuse était appliquée, plusieurs rivières de la Vienne auraient déjà été en alerte. C'est le cas du…
Roxane et Abdarrahman Wadih dans le food-truck : "Chez Wadih cheese naan".
Un food-truck aux saveurs indiennes débarque à Barbezieux
Abdarrahman Wadih lance son food-truck de naans, une spécialité de pain indien, à Barbezieux. Ouverture prévue le 13 mai.
Grâce aux parts prises dans la société, l'exploitant percevra des intérêts et dividendes pendant toute la durée de l'engagement, qui court sur 30 ans. Une façon de créer un complément de retraite issu des énergies renouvelables.
Une société pour partager la valeur du photovoltaïque

La Fnsea 79 poursuit son programme d'accompagnement des agriculteurs au photovoltaïque. Une société dédiée est en cours de…

Christophe LIMOGES, élu Président du Syndicat des Laiteries Charentes-Poitou

Mardi 9 avril, le conseil d'administration du Syndicat des laiteries Charentes-Poitou s'est réuni et a…

Jeunes parents, Quentin et Estelle ont une exploitation de 117 ha et un cheptel de 540 moutons qu'ils élèvent selon les critères des cahiers des charges exigeants.
Bressuirais : Estelle et Quentin, jeunes éleveurs très avisés

À 30 et 32 ans, Quentin Ganne et Estelle Rodrigues se sont spécialisés dans l'élevage et la vente d'agneaux Rouge de l'Ouest…

Publicité